Étude biblique sur « La Doctrine du Salut.8 » - Par le pasteur Jean Marc Thobois, donnant des conférences, des séminaires et des enseignements sur la Bible, en France et à l'étranger.
« Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu (Hébreux 12:15). »
Elle est davantage encore; c'est la grâce qui, plus que toute autre notion, donne au christianisme son caractère unique, constitue son émouvante originalité; l'histoire des religions n'a relevé nulle part, dans l'ensemble des religions des primitifs et des civilisés, un terme et un concept comparables au terme et au concept de grâce. And. A.
La mystique chrétienne se sert du mot de « grâce » pour traduire et unifier la multiplicité, la diversité des éléments : Confiance, conviction, assurance, certitude, communion, qui culminent dans l'expérience religieuse. Le croyant qui, assuré d'être sauvé en Jésus-Christ, se sent, par lui aussi, uni à Dieu d'une union par instants perceptible et sensible, pénétré, conduit, illuminé par l'Esprit, est dit « en état de grâce ». Sans doute, il y a de vaines rêveries mystiques, comme il y a d'inutiles paradoxes dogmatiques, également étrangers à l'enseignement du N.T. Mais le fait, pour le chrétien, de percevoir qu'il est dirigé d'En-haut est un fait biblique, et ce sont des expressions bibliques émanant de l'expérience,'telles que celles-c i: « être ce que l'on est par la grâce de Dieu » (1Co 15:10), « se conduire par la grâce de Dieu » (2Co 1:12), « être sous la grâce » (Ro 6:14), « chanter dans la grâce » (Col 3:16), etc.
Le mot revêt ici, du point de vue humain, sa portée la plus haute, sa signification la plus profonde. Les dons sans nombre et sans limites de l'amour du Père s'expérimentent dans la. vie, en quelque mesure supraterrestre, où l'homme possède pardon, lumière, force, félicité, où l'Esprit saint rend témoignage à son esprit qu'il est enfant de Dieu (Romains 8:6). Et l'homme éprouve bien que cette plénitude, cette béatitude lui viennent de Dieu seul, que jamais le mot de « grâce » ne comporte de plus évidente manière la gratuité absolue de l'amour divin comme dans l'état de grâce où il comprend et saisit le mieux cet amour.